« Vivre aux crochets des parents, ce n’est pas la vie que j’avais imaginée pour moi. Est-ce que j’ai, une fois, conçu mon avenir ? Je ne pourrai répondre à cette question car je n’aurai pas la bonne réponse que tu attends ! En fait, je vais t’en donner une et je sais qu’elle ne va pas te plaire ! Au plus profond de moi, j’ai toujours voulu mourir. Tu as très bien lu ! C’est triste, ma vie est dévastatrice et je ne vois plus du tout le bout du tunnel. Je n’ai plus envie de vivre pour cette société, cette Terre. J’ai le cœur ensanglanté, une douleur profonde envahit tout mon corps, mon âme n’est plus que poussière.
J’ai des idées noires depuis quelques temps, j’ouvre mon cœur à toi. Un jour je souhaite ne plus être là, parmi vous ! et un autre jour, je souhaiterais être guérie de cette foutue maladie qui me tue à petit feu car à cause d’elle je ne vois plus du tout mon avenir.
Je me rappelle de mes moments si naïfs qui adoucissaient mon cœur ; où je chantais des chansons dans ma chambre de petite fille. J’étais heureuse à 8 ans. Je rigolais, je nageais dans le bonheur. Pas d’agressions, pas de harcèlement, pas de mort, pas d’idées noires, pas de sentiment de vouloir mourir. Quand je t’écris ce mot si difficile pour moi, j’ai envie de pleurer, d’hurler. Je me retiens depuis tant d’années, je crois que je vais exploser. Je n’en peux plus de cette vie qui ne mène à rien. Pourtant, je m’aime comme je suis physiquement mais ne pas pouvoir partir en vacances comme je le souhaite, de ne pas être aimée par un homme, de vivre en fonction des autres…je ne le supporte plus !
Chaque matin où mes yeux se lèvent, je me dois de vivre pour mes parents, ma famille. Quand ils ne seront plus de ce monde (mes parents), je ne suis pas sûr de vivre ! Je n’aurai sans doute pas la force psychologique ni physique ! Je ne veux plus et je ne peux plus vivre dans cette souffrance. Les maux sont trop difficiles à supporter. Je meurs à petit feu, chaque jour est un supplice !
Vivre en sachant que demain sera le même qu’aujourd’hui et de celui d’hier est impensable. Mon quotidien est d’avoir mal sans calmer les symptômes ! Qu’ai-je fait de mal dans ma vie antérieure pour mériter cela ? Ce n’est pas en écoutant les autres me dire que tout va aller mieux que j’aurai envie de rester dans ce monde ! Non, il m’en faudra plus et ce +, je le veux dans moins de 5 ans. Je souhaite être soulagée. Je souhaite être la femme d’avant qui arrivait à travailler, à se déplacer, à voyager, à aimer. Aimer, je ne sais plus ce que ce mot signifie. Aimer est un mot détestable car les gens disent qu’ils vous aiment et vous lâchent du jour au lendemain sans explications ! Aimer, je ne sais plus. Vais-je, un jour, reconnaître cet amour ? Vais-je pouvoir aimer à nouveau ? Arriverai-je à partager des moments d’amour avec une personne ? Que je maigrisse ou que je reste grosse ? L’amour fait, aussi, saigner les parois de mon corps. Le sang bouillonne, il souhaite sortir. Il coule dans mes veines, mes vaisseaux ! Il est très chaud voire brûlant. Je le maintiens, je suis en vie ! Je suis encore là à t’écrire ces mots pouvant te bousculer et je m’en excuse ! Ma vie, c’est ça. Pas de place pour moi parmi vous.
Ne t’inquiète pas, je ne vais pas mourir demain. J’ai encore ce feu en moi – et parfois je me demande comment il fait pour tenir – bien présent. Cela s’appelle l’Espoir. Je me raccroche à lui car il est le seul pouvant me guérir de cette souffrance, de ce malheur. Comme le dicton le dit : « L’Espoir fait vivre ». Et j’en ai eu de l’Espoir mais ma vie ne s’est toujours pas améliorée. Alors, que dois-je faire ? Fermer les yeux, bougez ou attendre ? Fermer les yeux pour trouver une idée qui me fera bouger afin de vivre enfin la vie que je souhaite et attendre un peu car ça ne va pas tarder ! Sourire aux lèvres, je suis en vie, je suis vivante, je veux vivre ! »
Edith Bee
Si tu veux lire le 1er épisode : face trouvée.